Twitter rend vraiment con.

9 avril 2015

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Personne ne semble s'être encore rendu compte que les plus grosses gaffes, les dérapages les plus inacceptables de ces dernières années sont du fait de ces "gazouillis" que l'on peut envoyer à la Terre entière (par le biais des retweet, ils se propagent à la vitesse de l'éclair (voir celui de Lionel Lucca, député UMP crypto-facho qui ricana grassement en moins de 140 signes sur la présence de Hollande lors des cérémonies d'hommage aux 150 victimes du récent crash aérien... C'est vrai quoi, un Chef d'état qui reçoit sur les lieux de la catastrophe les gouvernants des pays qui ont fourni le plus de victimes au drame, c'est incongru).

Il nous a rappelé les innombrables saillies de Morano (qui a monté après sa défaite aux législatives une entreprise de "conseils" et de "communication" ; défense de rire), sans compter le fameux pianotage de Trierweiler qui, en s'en prenant en quelques mots à la mère des enfants de son compagnon du moment s'est donnée le rôle de marâtre devant la France entière ébahie (on évoquera aussi pour mémoire les joutes qui opposent deux gamins de 17 ans qui prennent les patins de leurs parents, le fils de Valérie T. et le fils de Nicolas S - le premier, apprenti pâtissier, a pour avantage sur le second de savoir apparemment lire et écrire, don qui échappe complètement au second, élève dans un lycée militaire... eh oui relire 140 signes, c'est long)

C'est l'époque qui veut ça... Des "politiques" et leurs entourages proches se sentent dispensés de réfléchir et désormais leur "pensée" se réduit à un message de moins de 140 signes, ponctué de fautes d'orthographe et/ou de syntaxe, parfois d'une vulgarité ordurière, toujours et par la force des choses dénué du moindre sens des nuances et ne pouvant en aucun cas être l'expression d'une pensée structurée. Il fut un temps où l'intervention d'un homme d’État était la publication d'une longue tribune écrite de sa main dans un grand média, sa participation à une émission de qualité- voire la sortie d'un ouvrage signé de son nom (et plus ou moins écrit par lui même). De nos jours, on saisit son portable, on pianote quelques secondes et sans se relire on envoie sa "pensée" dans le monde...

Et chacun s'y met... le tweet devient l'instrument de travail de beaucoup de chroniqueurs désormais dispensés de rédiger un article structuré, construit selon les règles apprises à l’école de journalisme, seuls les emplois plus ou moins subtils des symboles @ et # étant requis pour faire son travail. On en arrive à cette situation paradoxale : Fleur Pélerin, en charge du numérique, défend piteusement ses collègues pas encore tous entrés dans la modernité, la preuve en étant qu'ils ne se sont pas emparés de manière compulsive de ce mini gadget qui est à la communication élaborée ce que le mac Do est à la grande gastronomie.

A quand un politique, un artiste, un auteur, un éditorialiste de renom sauront-ils se dégager de cet engrenage infernal et ne pas avoir peur de passer pour de vieux ringards, en se dispensant d'user de ce moyen de non communication, et en le faisant savoir haut et clair ? Twitter ne devrait servir qu'à indiquer l'adresse internet (URL) d'une communication faite sous la forme d'un article structuré, qu'à donner les références d'un livre ou d'un événement significatif. Des politiques de renom et de qualité (nonobstant les idées qu'ils défendent) tels que Juppé ou Mélenchon sont infiniment plus connus par les blogs qu'ils tiennent assidûment que par leurs actions sur Twitter, et c'est tout à leur honneur...

Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement

Et les mots pour le dire, arrivent aisément

Les mots... certes. Il en faut, sans pour autant tomber dans la logorrhée, plus d'une poignée pour exprimer une pensée structurée. Et c'est pourquoi le "gazouillis" en moins de cent quarante signes ne sera jamais qu'un gadget pour décérébrés. Imagine-t-on, si cet outil avait été à leur disposition, De Gaulle ou Mitterrand "tweeter"?

benjamin borghésio-ruff

Posté par borghesio à 03:52 - Commentaires […] - Permalien [#]

Tags: tweeter, communication, réflexion

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Russie, Ukraine, Poutine, et toute cette sorte de choses... (suite)

Poiticiens à dégager, pour incompétence crasse.

Commentaires

Fabien b.

11/04/2015 20:13

A 100% d'accord avec cette note !

INOSSAN*

09/04/2015 14:23

J'aime les oiseaux Et tous leurs gazouillis ... J'aime les bons mots, Les instants de folie ... Mais gazouiller moi-même, Ou en faire un diadème ? . Je ne m'y risquerai pas Même en grand tralala ! . Les ondes sont des toiles Qui naviguent sans voiles ... Elle piègent le vrai Le possible, le beau Dans l'immédiateté, Mais encore mieux le faux ... Les redire aussitôt ? . Je ne m'y risquerai pas Même en grand tralala ! . En sachant qu'aujourd'hui La Toile a tant d'oreilles à l'affût de tout bruit, Prenant pour des merveilles Les mots dévergondés, Ou les instantanés Imprudemment lâchés . Je ne m'y risquerai pas Même en grand tralala ! . Apprenant, stupéfait, Qu'il y a des prunelles Même au cœur de la nuit, Filmant des faits truqués Ou la moindre querelle, Si l'écho les propage, Je crains les dérapages ... . Je ne m'y risque pas ! ( Peut-être ai-je la trouille ? Pourquoi lire ces fadas Tous les faiseurs d'embrouilles Qui parlent fort et haut Avec des trémolos ? Petit Tweet, je t'en prie Ne sois que gazouillis Sinon, Change de nom !

Mascaret

09/04/2015 13:55

Tweeter ? De Gaulle, sûrement pas ... ^^ Ne serait-ce que pour l'image ...:-) - Mitterrand ? Ah ! Bonne question ... Mais il s'en serait très bien sorti en semant des chausse-trappes et des oubliettes - Et ma foi, ( la face de Cléopâtre) ... pardon, l'interface de " Tweeter " en eût été changée ... De quoi dorer un faux blason ..