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Le blog de benjamin borghésio
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14 août 2013

La démagogie de Paul Giaccobi qui souhaite renforcer le népotisme insulaire.

8517-maison-abordable-corse

imagesAfin de lutter contre la spéculation foncière qui, on le sait en Corse, peut être liée à des pratiques mafieuses, le président du Conseil exécutif de Corse propose que la vente des terrains à des non-résidents soit juridiquement encadrée.

"Si on peut acheter un terrain en Corse aussi aisément qu’une tablette de chocolat sur le rayon d’un supermarché, on court à la catastrophe. Il faut donc limiter l’accès à la propriété foncière pour les non-résidents. Je sais que ça pose un problème de droit européen, mais les trois années de travail consacrées à l’élaboration du Padduc confirment le caractère indispensable d’une telle mesure (...) On pourrait fixer, pourquoi pas, le délai à cinq ans de résidence ou se fonder sur l’attachement familial à la Corse afin de ne pas pénaliser les Corses de l’extérieur. Quoi qu’il en soit, je ne pense pas que le droit d’établissement et celui de libre circulation s’en trouvent altérés."

Corse Matin.

Giacobbi a également rappelé ce jeudi sur diverses radios qu'il souhaitait voir la Constitution révisée afin notamment de mieux contrôler les ventes de terrains et de biens immobiliers. Il répond ainsi aux nationalistes qui souhaitent de profondes réformes pour enrayer une spéculation faisant souvent les beaux jours des organisations de type mafieux. «On ne peut plus admettre, sinon à souhaiter la spéculation et toutes les dérives qui l'accompagnent, que la terre de Corse continue à être totalement libre d'acquisition», affirme-t-il.

Lors de ses traditionnelles «Journées internationales» organisées dimanche à Corte (Haute-Corse), le parti nationaliste Corsica Libera avait rappelé l'urgence d'instaurer un statut de résident ayant déjà passé dix ans de manière permanente dans l'île pour accéder à la propriété. Selon Giacobbi, ce délai pourrait même être fixé «à cinq ans de résidence ou se fonder sur l'attachement familial à la Corse afin de ne pas pénaliser les Corses de l'extérieur».

Evoquant enfin les nécessaires adaptations constitutionnelles à l'adoption de telles mesures, Giacobbi a rappelé qu'«il n'est pas une île française qui n'ait sa place ou son régime particulier dans la Constitution». Des débats sont prévus en septembre à l'Assemblée de Corse sur la question foncière et le statut de résident dans l'île.

C.B. avec AFP
Giaccobi est un politicien comme on en fait moins avec le temps (c'est heureux), dont la base électorale est fondée principalement sur le népotisme, l'absence de convictions républicaines (l'essentiel étant de se faire élire et réélire), qui s'appuie également sur des réseaux plus ou moins occultes, issu d'une dynastie de politiciens: on peut presque parler de transmission héréditaire de la fonction. Là il s'agit pour lui de faire d'une pierre deux coups: masquer ses insuffisances crasses (comme celles de ses pairs) qui mènent à une crise du logement incontestable dont souffrent les Corses, ensuite flatter par démagogie le sentiment autonomiste de ses compatriotes.

2978114377_1_3_FpFnmpXaSes propositions n'ont aucune chance d'être agréées, d'abord parce qu'elles sont anticonstitutionnelles, ensuite parce qu'elles bafouent les règles de l'Union européenne. Mais elles sèment le venin de la division et de la haine de l'autre.

Le problème du logement en Corse vient certes en partie de l'afflux de riches "étrangers" (le népote Giaccobi assimile les Français du continent et les nouveaux riches venus d'ailleurs) mais aussi et surtout du fait que les municipalités n'ont jamais mené une politique de maîtrise du foncier qui aurait permis de construire des logements attribués selon des critères objectifs (exemple: exercer un emploi dans les environs immédiats), sans compter le manque de HLM qui font tragiquement défaut dans l'île.
Si la Corse mettait en place ce qui devrait exister partout en France: une politique foncière audacieuse qui instituerait dans des zones sélectionnées à cet effet des baux emphytéotiques de longue durée mais renouvelés seulement si l'occupation est effective selon des critères objectifs, la réponse au problème réel serait républicaine. Mais là en quoi, au nom de supposés liens familiaux*, un individu pourrait acheter pour occuper sa villa quinze jours par an (ou spéculer, louer fort cher à des "Continentaux") quand quelqu'un qui vit et travaille sur place au profit de tous se verrait sinon refuser l'accès à la propriété, au moins devoir se plier à des démarches humiliantes pour prouver sa "corsité"?

corse_enterrementAutre question à soulever. Chacun sait que la plupart des tueries qui ensanglantent l'île avec quasiment un mort par semaine exécuté de façon barbare ont justement pour origine ce contrôle de l'immobilier par des mafias. Dès lors, ajouter un critère "local" à l'attribution du foncier ne fera que renforcer le poids de ces mafias qui corrompent les décideurs locaux, ou les "persuadent" par la peur d'agir en leur faveur.

* On imagine tout de suite les innombrables mécanismes de corruption que ce genre de preuves à fournir engendrait, en Corse tout comme dans n'importe quelle partie du Monde (on ne tombera pas dans le piège de la stigmatisation: les Corses sont comme chacun victimes de la corruption avant d'en être les auteurs)
Ce slogan "la Corse aux Corses" a des relents nauséabonds. Imaginons que dans d'autres secteurs touchés par l'envol des prix, on exige cinq ou dix ans de résidence et/ou la démonstration de l'existence de liens familiaux pour autoriser un achat immobilier. En France seraient touchés Paris, le rivage méditerranéen, la Dordogne, le Gers, les îles charentaise, Chamonix, etc.  Si les Corses (plus nombreux hors de l'île que dans leur région d'origine) étaient frappés d'ostracisme à l'instar de ce que souhaite Giaccobi pour les allogènes, qui oserait soutenir qu'il ne serait pas le premier à rugir - à juste titre -  devant ces discriminations? Paris par exemple, où d'innombrables Corses travaillent (souvent dans la fonction publique). Que dirait-on si la ville décrétait que seuls les Parisiens pur sang auront le droit d'acquérir un bien intra muros et excluait les Corses du droit d'y habiter? Et pourquoi, tant qu'on y est, ne pas étendre ces prérogatives au droit à travailler?
Edité le 19 août
Une plainte pour "discrimination et racisme" a été déposée à Grasse contre le président du conseil exécutif territorial, Paul Giacobbi (PRG), qui s'est récemment prononcé en faveur de restrictions à "l'accès à la propriété foncière en Corse pour les non résidents", a-t-on appris samedi 17 août auprès du plaignant.
Hubert Souillard, ancien adjoint au maire de Maisons-Laffitte (Yvelines), actuellement en résidence à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), a déposé cette plainte auprès du procureur de la République de Grasse quelques jours après les déclarations, début août, du député de Haute-Corse. "Il s'agit d'une discrimination pure et simple, d'une forme de racisme anti-non Corse", affirme M. Souillard dans le document dont l'AFP a obtenu copie.
"Qu'entendrait-on si, par exemple, M. Huchon, président du conseil régional d'Ile-de-France, déclarait vouloir interdire aux non-franciliens d'acheter du foncier ou de l'immobilier en région, sous prétexte que la crise du logement y est très sévère, et certainement davantage qu'en Corse ?", relève ce "citoyen français, sans ascendance corse, résidant sur le 'continent' et sans aucun intérêt en Corse". Contacté, le parquet de Grasse n'était pas en mesure samedi de confirmer le dépôt de cette plainte.
Lemonde.fr

benjamin borghésio

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Commentaires
C
Dans le "et cetera", Benjamin, je me permettrai de rajouter les îles et le littoral Vendéen qui sont aussi "touchés"; combien de jeunes (et de moins jeunes d'ailleurs) ne peuvent se permettre de devenir propriétaires vu la cherté des terrains et des maisons dans certaines communes de notre département ? il y a quelques années pas si lointaines, un certain Ph de V aurait bien pondu ce genre de "souhait" pour "sa" Vendée...
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  • Républicain, tendance "gauche jacobine". Préoccupé par les questions socio-économiques, de même que par les questions d'environnement . Amoureux du Brésil et de la Guyane. Photographe, grand lecteur, fondu de vélo.
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