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Le blog de benjamin borghésio
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11 septembre 2013

L'auteur serait-il un "voleur", un "spoliateur"

Et la propriété intellectuelle a-t-elle lieu d'être?

(Polémique)

 

vautour-fauveJe participe à un groupe communautaire dont la finalité est de mettre en ligne des ouvrages tombés dans le domaine public. Une discussion oiseuse s'éternise depuis des semaines, certains procureurs à la petite semaine ayant décrété que les auteurs soucieux de toucher les fruits de leur travail et d'en faire profiter leurs héritiers dans les limites fixées par la loi - à savoir pendant soixante-dix ans après leur mort - étaient des "rapaces"-  pour ne pas dire des vautours.

En foi de quoi je me suis permis de demander si ces bonnes âmes renonçaient à une succession classique (exemple: un bien immobilier hérité de leurs parents), s'ils refusaient de le transmettre à leurs enfants ou s'ils admettraient - hypothèse d'école - que soixante-dix ans après la construction de ce bien, la puissance publique en prenne possession (cela vaut pour un tableau de Maître acheté par un particulier qui, soixante-dix ans plus tard, serait offert à un Musée national sans indemnisation)

Je signalais pour que les choses soient claires que je ne m'opposais pas à cette limitation dans le temps qui était pourtant déjà une singulière dérogation, dans un pays où la propriété privée est jugée imprescriptible, parce que justement je me déclare en faveur de l'accès à la culture. Mais ce furent des réactions imbéciles d'abrutis qui n'ont jamais dû écrire quatre lignes qui m'ont mis en rage, quand ils ont évoqué notre "rapacité" (je suis aussi auteur ; modeste certes, mais auteur et je sais ce que cela représente comme travail). J'ai rappelé que droits ou pas, dans le cas habituel d'un livre qui coûte vingt euros (pas une édition de poche, moins chère) lu en moyenne par quatre personnes (les études de marché en font foi), souvent relu, parfois cédé à un autre groupe de lecteurs qui le prêtera à son tour, le loisir "lecture" coûte moins de un euro de l'heure, à comparer au prix d'un petit café sur le comptoir, d'une place de cinéma, d'une entrée à la piscine - et que dire d'un billet pour assister à un concert ou à un match?  J'ai ajouté le joker bibliothèque publique (et je suis un fervent partisan de leur développement même si à cause d'elles je perds des "droits"), en foi de quoi on n'a pu qu'ergoter : "moi, je lis le livre tout seul, je ne le relis pas, je n'ai pas de bibliothèque à côté de chez moi, etc." Va te faire voir, pauvre type. La fausse rhétorique en lieu et place de dialogue, c'est l'arme des cons.

Aujourd'hui, nouvelle salve avec des arguments tout aussi spécieux.

 On oublie trop souvent que l'oeuvre littéraire est le produit d'une civilisation, d'une tradition, qu'elle est le résultat d'une réutilisation de matériaux, connaissances, effets, une somme de procédés réalisés, inventés par une multitude d'acteurs au cours des périodes historiques. L'usage de la langue elle-même l'illustre. Donc, l'auteur utilise à 99% un matériau emprunté à ses prédécesseurs et contemporains; Comment dans ces conditions pourrait-il prétendre être le bénéficiaire, voire même être l'auteur unique et véritable de ce qu'il écrit? Toute oeuvre est obligatoirement collective à un certain degré, en conséquence il paraît logique qu'elle appartienne à la communauté et non pas à l'individu. Si on voulait poursuivre la logique des droits d'auteur jusqu'à l'absurde, pourquoi l'État français ne ferait-il pas payer pour l'usage de la langue française? Et la multitude d'auteurs qui ont permis l'émergence des genres littéraires. En revanche, on peut mieux concevoir la justification d'une rétribution en fonction du travail effectif qui a été réalisé par l'auteur, mais en ce cas cette rétribution se réclame d'une logique qui n'est pas celle des droits d'auteur et ne relève pas d'un pourcentage sur les ventes. Personnellement, je suis auteur de poésie épique, J'espère avoir trouvé mon originalité, mais je suis obligatoirement tributaires des auteurs qui m'ont inspirés. Pourquoi pas remonter jusqu'à Homère tant qu'on y est, selon cette logique absurde du droit d'auteur et je devrais payer des royalties aux descendants du poète grec ou à l'État grec!

Claude Fernandez

Une fois de plus, emploi de la fausse rhétorique. Monsieur Fernandez assimile "défense des droits d'auteur limités dans le temps" à "défense des droits d'auteur ad vitam aeternam". J'ai toujours tendance à penser que les gens qui font preuve de mauvaise foi pour étayer leur raisonnement sont des sophistes, mais j'ai quand même répondu.

Dans cette logique, les maisons étant bâties sur le sol français avec des matériaux extraits de son sous-sol, selon des traditions locales issues des siècles précédentes, l’Etat devrait les confisquer.

ecrivainPardonnez moi, Claude, de dire que les ouvrages que j’ai écrits m’ont demandé des centaines d’heures de recherche strictement personnelles, et ce travail doit se payer tout comme dans une société qui reconnaît le bénéfice de l’héritage (je conçois que ce ne soit pas partout la même chose ni que ce soit intangible), ce patrimoine certes immatériel mais qui en est un, doit pouvoir se transmettre.
En outre, l’Etat me fait payer “l’usage de la langue française” : il ne m’oublie pas au moment de percevoir des impôts substantiels calculés sur mes droits d’auteur (ce que je ne conteste en aucune manière: ils servent entre autres à payer des enseignants qui apprennent à lire aux enfants, donc à faire profiter les lecteurs du travail des auteurs)

Vous n’êtes intellectuellement guère rigoureux (euphémisme) quand vous parlez “de faire remonter les droits d’auteur à Homère”, puisque chacun ici – à commencer par moi même qui ai lancé le débat après les propos agressifs sur la “rapacité” des auteurs et des éditeurs – approuve le principe de la limitation dans le temps, en signalant simplement que c’est exceptionnel: la maison, les actions, les tableaux de maître, les sommes en numéraire, etc. dont vous avez hérité et que vous transmettrez ne sont pas soumis à cette limite: au bout de soixante-dix ans, on ne les mettra pas “dans le domaine public”.
 
Rétribution en fonction “du travail effectif de l’auteur”, suggérez vous... Comment feriez-vous?

openspaceFaire pointer les écrivains installés dans un bureau pour comptabiliser le nombre d’heures de consultations d’archives et de rédaction, attribuées d’un coefficient “talent personnel”? (ou alors, si vous faites abstraction de ce dernier, pour comparer, vous mettez le génie de Van Gogh au niveau du faiseur de croûtes, le talent de Yann Moix au niveau du mien – pauvre Moix qui de toute façon ne gagnera pas avec son livre à venir ce que touchera d’Johnny en un concert ou Ribéry en un mois!).
 
Facturer au nombre de signes? Naîtront des milliers de vocations balzaciennes. Mais Balzac avait du génie, lui.
 
Je ne sais pas comment vous écrivez, mais pour ma part c’est dans la souffrance. Parfois, deux mois sans qu’une ligne ne sorte mais je ne pense qu’à ça, ou alors il sort une centaine de pages effacées après une relecture et une crise de rage ou de désespoir.
Ce sont aussi des moments d’absence apparente pendant lesquels je réfléchis à un développement avant de me jeter sur mon clavier et que que je ponde en quarante huit heures, quasiment sans manger et sans dormir, le fruit de deux mois de cogitations. Comment rémunérer cela? Sur quelle base?

46519792_pAvec votre système qui fait frémir (l’art strictement comptabilisé) vous tueriez toute création... D’autant plus que certains (je reprends mon exemple) écrivent infiniment mieux dans des conditions matérielles précises qu’il serait difficile de leur octroyer de façon individualisée dans votre système: je suis plus “productif” au Brésil, à l’aube, avec une tasse de thé à portée de main, devant un ordinateur d’une certaine marque programmé comme je l’entends, et entouré de plein de petits bouts de papier griffonnés (étant entendu qu’il est rare que tous ces critères fussent remplis): j’imagine le nombre d'employés qu’il faudra recruter pour réunir ces conditions autour des producteurs d’écrits, en plus des compteurs du nombre de signes et des “spécialistes” qui affecteront le coefficient de qualité afin d’établir le bon à payer transmis directement au fisc, lequel, toujours en manque d’argent, enverra des requêtes pour augmenter les cadences et sanctionner le malheureux en panne d’inspiration!
 
Alors je vous suggère respectueusement de respecter la propriété d’autrui, surtout quand elle a été construite avec du travail, en ne prétendant pas imposer à un artiste la manière dont il doit travailler. Je précise qu’ayant été enseignant, si j’avais voulu faire péter la thune, n’étant pas un génie, loin de là mais un besogneux, j’aurais gagné infiniment davantage en donnant des cours particuliers (éventuellement non déclarés comme c’est si facile: les droits d’auteur n’échappent pour leur part pas au fisc), en faisant le nègre au profit d’autres “écrivains” (d’ailleurs, je l’ai fait), voire en exploitant d’autres capacités dont je dispose.

PHOTOLISTE_20090528161719_grece_homere_600_Votre travail – sauf s’il s’agit d’une simple resucée des travaux des Antiques mais je ne vous ferai pas l’injure de le supposer – est un vrai labeur. Les écrits des Anciens sont les pierres et le ciment, vous êtes le maçon qui construit ce qui permet d’accéder à leur connaissance ou de créer un nouveau bâti. Et pour ce travail, vous méritez rémunération mais...
 
Si cette dernière vous est insupportable, rien ne vous interdit d’y renoncer.
 
Simplement, ne contraignez pas les autres à faire de même. Un maçon qui ferait partie de mes relations amicales peut très bien décider de construire mon garage gratuitement ;  je doute que ses collègues accepteraient qu’on généralisât la pratique.
 
Pardonnez-moi de manifester de la réticence devant la charité quand elle est imposée (cela dit, comme mes droits d’auteur furent toujours un '”plus” par rapport à un salaire modeste mais qui me permettait de bien vivre, ils furent pour l’essentiel consacrés à financer des actions de solidarité que j’ai adoré entreprendre, mais dont je n’aurais pas supporté qu’on me les imposât)

kolchoze2Si vous vous jugez capable de travailler à l’heure dans le cadre de je ne sais trop quel sovkhoze de la littérature, faites vous salarier: auteur aux trente-cinq heures dans un bureau du lundi au vendredi, de neuf heures à midi, de quatorze heures à dix-huit-heures, ordinateur ou cahiers fournis. Selon votre “productivité”, on vous gardera, ou pas.
Si c’est dans le cadre de la fonction publique, votre emploi sera garanti (sauf faute gravissime de votre part) mais  vous aurez dû passer par un concours très sélectif. Seulement je doute que selon leur rapport avec la société de leur époque, Balzac, Flaubert, Hugo (sous le second Empire!) Zola, Proust, Verlaine, Rimbaud, Breton, Nizan, Céline et bien d’autres auraient été jugés admissibles et je ne dis même pas “admis”.
 
Si vous vous voyez “artisan de l’écriture”, envoyez des devis puis, si vous êtes retenu, une facture à votre éditeur, fondée sur le nombre d’heures passées à travailler et le nombre de cartouches d’imprimantes consommées pour solde de tout compte, le dédouanant par anticipation de vous verser un complément quel que soit le succès de votre ouvrage (notez qu’il n’est pas obligé d’accepter ce devis car si cela se révèle un bide comme l’édition en connaît tant - et pas qu’avec des manuscrits médiocres -, il y perdrait)
 
Vous pouvez aussi écrire en cédant par avance vos droits. Stéphane Hessel se serait bâti une petite fortune avec “Indignez-vous” dont par avance il avait indiqué ne pas vouloir gagner un sou sur cet opuscule. Il n’est, et de loin, pas le seul. Une journaliste qui ne veut pas que son nom soit cité, commit un fort bel ouvrage sur la misère en France, (lequel en plus se vendit fort bien) et céda tous ses droits à une association caritative, en plus très discrètement (je ne l’ai appris qu’incidemment), ne voulant pas faire péter la thune sur la détresse humaine et s’estimant largement rémunérée par le gain de notoriété que le livre lui procura.

sdl_tir_a_l__arc13Puis-je aussi, sans vous offenser, vous signaler que comme “auteur de poésie épique” je doute que – comme on dit en markéting – vous touchiez un cœur de cible conséquent (ce qui ne signifie en aucune manière que votre travail n’est pas remarquable et d’une qualité insigne), et cela doit contraindre vos éditeurs, pour équilibrer leur budget faute de quoi ils feraient faillite, à intégrer dans leur catalogue des publications – fi l’horreur !  – plus commerciales car ils doivent vivre, payer leurs imprimeurs, les libraires, et toute cette sorte de choses -, pour que des titres rémunérateurs compensent ceux qui prennent le bouillon ou d’autres qui équilibrent tout juste les frais qu’ils ont engendrés. Il se peut même que vos titres fassent partie de ces moteurs qui permettent à d’autres d'être publiés, ce dont je vous félicite si c’est le cas.
 
Je n’oublie pas la possibilité que vous ayez passé un accord avec une maison d’édition qui a su agréger un cénacle de lecteurs avertis dont la demande correspond peu ou prou à une offre qui – ce n’est faire injure à personne que de le signaler – est par sa nature réduite à un public très averti. Mais dans cette hypothèse vous fonctionnez “en vase clos” et vous n’êtes pas concernée par la promotion de la littérature plus générale.
Pas davantage que si vous publiez à compte d’auteur. Vous facturez alors ce que vous voulez, vous pouvez prendre le bénéfice que vous souhaitez voire même vendre à perte si vous l’entendez ainsi!

livre-dor-cDe mon côté, je suis fier de ce que j’ai écrit. Je revendique de toucher des droits qui correspondent – de façon d’ailleurs très limitée vu le nombre d’heures consacrées à chaque livre et le stress que chaque parution a engendré – à rémunérer ce travail et ce résultat. Je paye des impôts sur ces gains et si comme tout contribuable je râle quand je vois leur montant, je considère que c’est ma contribution à la vie publique sans laquelle, ayant plus que le strict minimum, je ne serais pas un citoyen (en plus de la police, de l’armée, des équipements publics, je paye les enseignants qui apprennent à lire et à écrire aux enfants, je subventionne des bibliothèques publiques, etc.) J’ai désigné les ayant droit qui toucheront mes droits quand je décéderai. Comme ils ne sont pas en ligne directe, ils paieront sur ceux-ci des impôts très élevés que je ne conteste pas. C’est ma manière de léguer un patrimoine modeste et à temps, alors que si je leur avais légué un appartement, ce serait ad vitam aeternam.
J’accepte cette limitation déjà dérogatoire, justement au nom de l’accès à tous à la culture que je défends.
 
Notez que je pourrais aussi céder mes droits en viager, en foi de quoi à ma mort ils appartiendraient à une tierce personne si dans l’immédiat ils me rapporteraient davantage. Je peux aussi proposer à mon éditeur de les racheter. Et rien ne m’empêche d’en faire don à la puissance publique, en foi de quoi mes livres tomberaient dans le domaine public. Simplement, je ne veux pas y être obligé tant que les autres propriétaires ne le seront pas, alors que si une nouvelle société fondée sur l’abolition de la propriété des moyens de production venait le jour, je serais au rang commun, et pas spolié par exception.

fond1Je ne me révolte que quand on veut m’imposer une spoliation. Quand des gens trouvent excessifs de payer dans le pire des cas quatre euros de l’heure pour lire – et je répète que c’est une exception qui présuppose qu’on n’achète pas une édition de poche, un livre d’occasion, qu’on ne le relit pas, qu’on le le fait pas lire à d’autres, qu’on ne l’a pas emprunté à une bibliothèque –, mais paieront en trouvant cela normal cinquante euros (s’ils ont de la chance: c'est bon marché) un plombier qui a cinq minutes de trajet et cinq minutes de travail à accomplir pour déboucher leurs toilettes!
 
Notez que je ne méprise en aucune manière le travail du plombier et que je ne l’envie pas. Mais si on me payait à ce tarif quand j’écris, je serais imposé sur les grandes fortunes!

generositeQue l’auteur qui souhaite faire don de ses droits le fasse. Que celui qui se contente d’une rémunération forfaitaire passe par cette voie (ce fut mon cas pour deux parutions) Mais qu’ils n’imposent pas leur conception à tous. Et encore moins ceux qui ne sachant pas ce que c’est que d’écrire se permettent d’imposer des sacrifices dont ils sont naturellement exonérés.
 
Je ne serais pas entré dans ce “combat” sans un mot qui m’a profondément blessé, quand en parlant de nous, auteurs, on évoqua ici notre supposée “rapacité”.

benjamin borghésio

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Commentaires
M
PS - Qu'en est-il de la photographie ? <br /> <br /> Il me semble que, depuis qq années, les photos de 1940 sont davantage présentes sur la toile, non ?
M
Un bon coup de gueule, et vous avez raison ! <br /> <br /> Le terme "rapacité" est une insulte ..<br /> <br /> Que la propriété intellectuelle soit traitée différemment est déjà une exception ! <br /> <br /> Comme vous le soulignez, l'héritage ( cadeau parfois empoisonné, même si on ne le sait pas tjrs) ne se périme pas (ses inconvénients, non plus !)<br /> <br /> On verrait mal l'état s'approprier du reste d'un héritage acquis depuis 70 ans ! Et dans ce cas, il semblerait difficile d'en disposer vraiment :<br /> <br /> il ne pourrait s'agir que d'un usufruit<br /> <br /> - <br /> <br /> Je me suis laissé dire pourtant, qu'en Angleterre la propriété immobilière ne se transmet pas .. Faudrait creuser la Q <br /> <br /> -<br /> <br /> Les auteurs, sauf les très grands ou très prolifiques, ne sont pas les plus gourmands, <br /> <br /> Il semble, de surcroît, que les petits éditeurs aient des difficultés pour résister à ce déferlement actuel sur le net <br /> <br /> -<br /> <br /> " Toute peine méritant salaire" , pourquoi les auteurs vivraient-ils d'eau fraîche ?<br /> <br /> Nous sommes là dans le domaine de l'immatériel, mais pourquoi les auteurs seraient-ils spoliés de leurs droits ? <br /> <br /> .<br /> <br /> Demande-t-on à nos élites de renoncer implicitement à leurs émoluements ou à leur primes, ou encore à la rémunération de leurs conseils ? <br /> <br /> ( Je doute fort qu'il y ait l'unanimité !)<br /> <br /> Faire de tels cadeaux doit résulter d'un choix délibéré ... Encore faut-il garder les moyens de vivre ! <br /> <br /> C'est encore cela, la Liberté
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  • Républicain, tendance "gauche jacobine". Préoccupé par les questions socio-économiques, de même que par les questions d'environnement . Amoureux du Brésil et de la Guyane. Photographe, grand lecteur, fondu de vélo.
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