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Le blog de benjamin borghésio
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17 août 2013

Le tueur en série de Bayonne passera sans doute aux Assises.

Malheureusement, par je ne sais trop quelle hallucination collective, le mouvement collectif en sa faveur conduira sans doute à une peine de principe voire à un acquittement.

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Nicolas Bonnemaison n'a pas nié les faits. Dès les premières heures de son interpellation, en août 2011, ce médecin urgentiste exerçant à Bayonne a reconnu avoir abrégé l’existence de certains de ses patients, qui étaient en phase terminale.

Lundi 12 août, deux ans après le début de la procédure et de sa mise en examen, le parquet de Bayonne a requis le renvoi devant la cour d’assises du médecin, pour huit cas d’empoisonnements mortels de patients vulnérables. Retour sur vingt-deux ans de carrière dans cet hôpital de Bayonne qu’il appelait "sa deuxième maison".

Nicolas Bonnemaison est né à Bordeaux, en 1961. Il est le fils d’un chirurgien chef de clinique du Pays basque. Il décide lui aussi de faire médecine, et suit son internat au sein de l’hôpital de Bayonne, avant de s’y installer avec sa famille. Au moment des faits qui lui sont à présent reprochés, Nicolas Bonnemaison est responsable de l’unité hospitalière de courte durée (UHCD) du centre hospitalier de la Côte basque à Bayonne.

C’est le 4 août 2011 que tout bascule pour celui qui affirme sans détour : "la médecine, c’est ma vie". Des membres de son équipe médicale signalent à un cadre de santé un comportement qu’ils estiment suspect. Une aide-soignante, deux infirmières et un cadre de santé s’interrogent alors sur plusieurs décès et soupçonnent Nicolas Bonnemaison de pratiquer l’euthanasie active. Quelques jours plus tard, le docteur Bonnemaison est arrêté et placé en garde à vue.

Le praticien a ensuite expliqué comment il avait procédé. Il a utilisé de l’Hypnovel et du Norcuron pour réaliser des injections létales. Deux produits qui se trouvaient dans la pharmacie de son service.

Ayant violé la loi Léonetti de 2005, suspendu de ses fonctions par le ministre de la Santé Xavier Bertrand, Nicolas Bonnemaison est laissé libre mais placé sous contrôle judiciaire. Il déclare avoir agi en son "âme et conscience". "Ce qu’il a fait correspond simplement à sa philosophie, à son approche médicale et rien d’autre", explique Arnaud Dupin, son avocat, au "Parisien". (nouvelobs.com)

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Mettons les choses en perspective. On ne fait pas là le procès de l'euthanasie, on n'ouvre pas un débat sur ce sujet. On juge un criminel. Parce que dans aucun pays démocratique qui admet la pratique de l'euthanasie active, la décision de tuer (ou pas) ne repose que sur le jugement d'une seule personne. Nicolas Bonnemaison s'est placé lui même sur un piédestal à partir duquel il a estimé pouvoir violer la loi, décider dans la solidtude et souverainement qui avait le droit de vivre ou qui devait mourir. Il s'est érigé expert, juge d'instruction, juré, magistrat du siège; il a supprimé la procédure d'appel et s'est ensuite conduit en bourreau. A huit reprises au moins.

dr_mabuse_2Pour ma part, j'ignore quelle sera l'évolution de la loi française dans les années à venir. J'ignore si un jour l'euthanasie active sera inscrite dans l'arsenal législatif. Mais je suis terrorisé à l'idée qu'un Mabuse, un Folamour comme ce dingue atteint de mégalomanie pourrait décider seul si rendu inconscient, paralysé ou mutique, j'ai ou non le droit ou non de vivre, selon des critères qu'il aura élaborés dans le secret de sa "conscience". Notons avec intérêt qu'il ne cessa de revendiquer la légitimité des huit exécutions qu'il a pratiquées, tout en donnant mandat à ses avocats pour que tout soit fait dans le but de lui éviter les Assises. Eh bien non, "docteur", il faut assumer les conséquences de vos actes et en rendre compte. En bonne logique, vous devriez revendiquer cette tribune, surtout que le risque d'une condamnation est infime tant l'opinion fut "chauffée" en votre faveur.

Il faudra aussi que vous vous expliquiez sur le choix de la méthode employée, à savoir le curare. Confortable pour vous certes, mais atroce pour le patient paralysé qui meurt lentement d'asphyxie devant vos yeux de bon toutou compatissant.

benjamin borghésio

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  • Républicain, tendance "gauche jacobine". Préoccupé par les questions socio-économiques, de même que par les questions d'environnement . Amoureux du Brésil et de la Guyane. Photographe, grand lecteur, fondu de vélo.
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