Cahuzac se moque du monde.

Et les socialistes s'enferrent.

Les membres socialistes de la commission d'enquête parlementaire sur la gestion par le gouvernement de l'affaire Cahuzac ont annoncé, mercredi 24 juillet, leur refus d'auditionner le premier ministre Jean-Marc Ayrault, comme le demandaient les élus de l'opposition. Cette décision, prise par 10 voix contre 8, a provoqué une crise au sein de la commission.
Le rapporteur Alain Claeys (PS) estime que l'audition de Jean--Marc Ayrault "n'apporterait rien". En guise de réponse, les parlementaires de l'opposition siégeant à la commission ont indiqué qu'ils avaient décidé de suspendre leur participation tant que le premier ministre ne serait pas entendu.
L'ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac a été de nouveau entendu mardi 23 juillet par la commission d'enquête parlementaire sur son affaire de fraude fiscale.
Interrogé sur une réunion le 16 janvier à l'Elysée évoquée par le ministre de l'économie Pierre Moscovici et au cours de laquelle ce dernier avait informé le président François Hollande et le premier ministre Jean-Marc Ayrault de la possibilité d'interroger la Suisse sur l'existence ou non d'un compte de M. Cahuzac en Suisse, il a réaffirmé n'en avoir "aucun souvenir". (lemonde.fr)

Il est facile de savoir si cette réunion eut lieu, les ministres ayant tous pour des raisons compréhensibles des agendas tenus méticuleusement au niveau de leur administration, de leur cabinet, de leur secrétariat personnel. Le premier agenda (administratif) est d'ailleurs archivé pour l'histoire ; les autres sont soigneusement conservé par l'intéressé qui ne peut jamais préjuger de l'avenir: peut être aura-t-il à se disculper des années plus tard à propos d'une affaire dont la gravité n'apparaît que sur le tard (exemples: farines animales, sang contaminé, canicule, etc.). C'est ce qui arriva à Aubry, à propos de décisions relatives à l'utilisation de l'amiante et elle n'était pas encore ministre, seulement haut fonctionnaire.

La consultation des agendas d'Ayrault, de Moscovici et de Cahuzac apporterait donc une réponse claire non pas sur le contenu de cette réunion si elle eut lieu, mais au moins sur son existence. Quand les membres socialistes de la commission refusent la convocation d'Ayrault, dans cette situation, on est obligé de penser qu'on veut lui éviter de mentir sous serment.Alors même que Charles de Courson, le président de la Commission d'enquête, fait preuve d'un militantisme déplacé au sein d'une telle assemblée, l'attitude des parlementaires de la majorité donne des verges à l'opposition pour les fouetter. Surtout quand Moscovici a plus ou moins vendu la mèche, sans doute involontairement.

Quant à Cahuzac, son sytème de "défense" est d'un cynisme achevé. Tout le monde a compris qu'il entendait faire couler le navire dont il fut débarqué.

benjamin borghésio