56 "shooters" en deux heures, encouragé par le patron de bar. Il en est mort...
et le tenancier "ne comprend pas" qu'il soit sanctionné (pourtant, a minima)
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Le Point - Publié le De notre correspondante à Clermont-Ferrand, Geneviève Colonna d'Istria Quatre mois de prison avec sursis et un an d'interdiction d'exercer.
Extrait
Le 25 octobre dernier, Renaud P., un quinquagénaire de la banlieue de Clermont-Ferrand, avait bu consécutivement 56 shooters en deux heures dans ce bar du centre-ville, connu pour ce type de soirées. À la sortie de l'établissement, l'homme avait sombré dans un coma éthylique avant de succomber, le lendemain, au CHU de Clermont-Ferrand.
"Cette sanction est sévère et injustifiée", a commenté à la sortie de l'audience le patron, sonné par la sanction. "J'ai l'impression que c'est l'émotion qui a guidé le juge, alors que c'était le droit qui aurait dû prévaloir. Je persiste à penser qu'il n'y a aucune responsabilité, ni pénale ni civile, de mon client", a martelé Renaud Portejoie, l'avocat du gérant, qui avait plaidé la relaxe, début mai.
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D'accord, ce client était un imbécile, mais la connerie n'est pas punie de mort! (dans le cas contraire, la démographie subirait un sacré choc) Le patron de ce bar a manqué à tous ses devoirs puisque la loi interdit de servir un client en état d'ivresse manifeste et là, l'ébriété fut produite par ce genre de "concours" d'une débilité rare. Circonstance moralement aggravante: plus on va loin dans la stupidité, plus la recette augmente, plus les bénéfices croissent. C'est l'esprit de lucre qui a entraîné la mort de ce pauvre type!
L'avocat a bien sûr mandat de défendre son client selon ses voeux, envers et contre tout, mais cela l'amène à dire n'importe quoi - il en est sans nul doute conscient. La loi a été violée, il y a eu en outre mise en danger délibéré de la vie d'autrui et ne manifester aucun remords alors que la sanction est dérisoire (quatre mois de prison avec sursis, un an seulement d'interdiction d'exercer mais il peut mettre son troquet en gérance, et juste quelques milliers d'euros de dommage et intérêts à verser à la famille) rend le personnage encore plus antipathique.
Espérons que lors de l'appel (puisque le condamné fait appel!), la sanction sera non seulement confirmée, mais aggravée de manière significative. Que cela servira d'exemple aux tenanciers qui ne font pas preuve d'un sens minimum de l'éthique (il y en a beaucoup, qui savent poliment mais fermement dire "non", quitte à perdre des clients). Souhaitons également que la police puisse verbaliser de manière exemplaire l'organisation de ce genre de concours imbéciles, plutôt que de s'acharner contre tel ou tel bistrot "coupable" d'avoir organisé un concours de belote ou de dominos (avec un jambon comme premier prix).
benjamin borghesio