Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de benjamin borghésio
Derniers commentaires
Archives
22 octobre 2014

Economie : le discours obscène qui va "tout faire péter"

 

source: Le Point - Publié le 22/10/2014 à 06:08

Artus - France-Italie : quand les gouvernants sacrifient l'avenir au présent

Pour relancer la croissance à long terme, il faudrait réduire l'endettement public et baisser les salaires. Des décisions particulièrement douloureuses. (lien)

sipa-2875770-jpg_2512292_652x284

 

Calvet_1Quand l'industrie française, l'industrie automobile en particulier, se portaient encore bien, une polémique nationale éclata lorsque le Canard enchaîné révéla que Jacques Calvet, le Monsieur qui parlait drôlement des "ouatures" et qui dirigeait (plutôt bien) Peugeot percevait un énorme salaire équivalant à... 32 fois le SMIC. Ce fut un hourvari et, à terme, cela lui coûta sa place.

De nos jours, les PDG des grands groupes qui nous pleurent au quotidien la complainte des salaires "trop élevés pour l'économie"* se rémunèrent à hauteur de 100, 200, 300, parfois plus, le montant du SMIC. Ils touchent en outre des stocks options (le loto où on gagne à tous les coups, du moins où on est assuré de ne pas perdre), une "part variable" conséquente... même quand leur boîte connaît des déficits abyssaux et une chute du prix des actions, un "golden hello", énorme prime de bienvenue perçue le jour de leur arrivée avant qu'ils n'aient fait quoi que ce soit, une retraite chapeau colossale dès qu'ils quittent leur boîte (pour aller pantoufler ailleurs: Daniel Bouton dont la négligence a coûté cinq milliards d'euros à la Société générale est récompensé par une retraite chapeau de 700.000 euros annuels, et il a retrouvé une sinécure ailleurs, merci pour lui!), La liste n'est pas exhaustive: il faut ajouter les jetons des conseils d'administration, les innombrables avantages en nature (et on ne parle pas de quelques voyages SNCF octroyés aux cheminots, de l'énergie facturée à prix réduit aux salariés d'EDF, ni de quelques tickets restaurants), les somptueux logements de fonction,... j'en oublie volontairement, sinon cette note serait impossible à télécharger vu son poids.

Tout cela, en réclamant que leurs prolos souvent cassés de partout travaillent 42, 45 ans en attendant 50 ans, pour avoir enfin droit à une pension misérable dont ils profiteront en moyenne douze ans de moins que les membres des catégories sociales supérieures.

* (qu'ils vivent avec 1500 euros par mois pendant quelques temps, "pour voir", et 1500 euros, de nos jours, ce n'est pas le pire)

C'est, en dehors de toutes les considérations économiques possibles et imaginables (même si on est en accord avec ce constat, ce qui n'est pas le cas de l'auteur de cette note), ce qui rend ce discours INSUPPORTABLE: les inégalités ont crû d'un facteur dix en trente ans et c'est en bas de l'échelle qu'il faudrait faire des "sacrifices douloureux"!

executionOn se retrouve exactement dans la situation de juin 1789 (l'ouverture des Etats généraux) avec, selon les privilégiés de l'époque, "l'absolue nécessité" de pressurer encore davantage le tiers état sans toucher en rien aux avantages des nantis de l'époque. On sait ce qu'il est advenu quatre ans plus tard: une guillotine fonctionnant à flux tendus, puis un empire  issu d'un putsch qui sema la guerre et la mort dans toute l'Europe en faisant tuer 600.000 conscrits français (fin de notre démographie florissante). A bon entendeur...

Que les nantis de 2014 ainsi que leurs zélés représentants de la presse économique ** et du monde politique*** commencent par donner l'exemple en cessant de se verser des rémunérations obscènes! Là, c'est un peu la parabole de la péripatéticienne bien connue dans son quarter qui "ferait le catéchisme" aux gosses du coin! Question crédibilité, ce serait moyen dira-t-on.

** On aimerait connaître le salaire d'Artus, l'auteur de l'article mentionné ci-dessus, et celui du directeur du Point... Et savoir de combien Artus a demandé qu'on réduise ce salaire avant d'écrire cette provocation, par souci de cohérence: parce qu'en outre la presse française qui se fait le plus souvent contemptrice de l'assistanat ne survit que grâce à une aide publique massive: il serait donc cohérent que ses cadres fassent les sacrifices douloureux mais indispensables tant pour cette presse que pour les finances publiques.

*** Rappelons nous cette phrase sortie du coeur (s'il en a un) de JF Copé sur "les minables à 5.000 euros par mois avec lesquels, bien sûr, on ne pourrait jamais rien faire! "

benjamin borghésio

 

Lire ou relire l'oligarchie des incapables (Sophie Coignard). L'auteur est révolté par ce genre de scandales et pourtant, loin d'être une affreuse gauchiste elle défend farouchement l'économie dite de marché, dans des médias très connotés à droite.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Les éléments déclencheurs "pour que ça pète"... ça ne manque pas ! Et depuis un moment déjà. La question c'est de savoir qui s'en saisira. Par qui ou quel groupe d'individu ça arrivera. Parce que c'est bien parce que personne n'agit que les choses arrivent.
Publicité
Le blog de benjamin borghésio
  • Républicain, tendance "gauche jacobine". Préoccupé par les questions socio-économiques, de même que par les questions d'environnement . Amoureux du Brésil et de la Guyane. Photographe, grand lecteur, fondu de vélo.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
19 abonnés
Publicité