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Le blog de benjamin borghésio
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8 septembre 2013

« Je ne suis pas dopé, je suis juste ‘différent’ »

 

 Par Christopher Froome, coureur cycliste

 

froome-370x290Depuis plusieurs jours, depuis le début du Tour, je suis calomnié. Mes performances sportives sont montrées du doigt. Aujourd’hui je veux rétablir la vérité. Non, je ne suis pas dopé. Je suis juste quelqu’un de différent.

Une différence qui ne se voit pas au premier abord. Une différence qui n’est pas dans la couleur de peau. Mais une différence qui est au fond de moi, depuis toujours. J’ai appris à vivre avec cette différence, il y a très longtemps. Des personnes m’ont aidé, m’ont montré que je pouvais être différent tout en réussissant à m’intégrer dans cette société qui ne supporte pas ce qui lui est étranger. J’ai eu la chance d’avoir été pris en charge par un homme qui a su détecter cette différence. Il disait que je n’étais pas le seul, je n’étais plus le seul.

Toutes ces années durant, j’avais vécu dans la peur, la honte, de rouler trop vite. Et voilà qu’un homme arrivait et me prenait par la main. Dans son manoir, il avait réuni d’autres personnes, qui comme moi, étaient « différentes ». Des parias, des renégats, rejetés de la société car « pas comme les autres », une société qui se refusait à admettre que l’évolution génétique était en marche. Car nous sommes l’étape suivante de l’évolution humaine. Nous sommes des mutants.

Bien que lourdement handicapé, M. Charles Xavier nous a appris à dompter nos pouvoirs respectifs, à les appréhender et à les maîtriser. Il affirme que nous autres, mutants, et l’Humanité, nous pouvons coexister. M. Xavier est un homme foncièrement optimiste. Mais depuis que je suis sur le Tour, je ne vois que crachats et insultes. Je ne sais pas si l’Humanité veut réellement nous accepter. Pourtant Charles est sûr de lui. Il me l’a répété encore mentalement hier, il me le répète mentalement encore à l’instant où j’écris ces lignes : il faut que j’aie confiance en l’être humain.

Aussi, je vous le dis, n’ayez crainte. Et surtout, gardez bien en tête que je ne suis pas le seul. Nous sommes nombreux. Mais je ne tomberai pas dans le piège de cet autre leader mutant que je croise de temps en temps, qui, lui, reste persuadé qu’une guerre est inévitable entre mutants et humains, que vous ne supporterez pas d’être une espèce en voie de disparition, que vous nous parquerez, nous marquerez, que cela est inévitable. C’est déjà arrivé et cela recommencera, ne cesse-t-il de répéter. A-t-il raison ? Je n’ose le croire.

Je refuse de croire que nos deux espèces ne peuvent coexister. Mais je veux pouvoir continuer à rouler sur ce Tour de France en brandissant fièrement ma différence. Mutant et fier.

Christopher Froome

Recueilli par le gorafi.fr

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Commentaires
M
^^ Je vous laisse les DERNIERS mots, je ne saurais mieux dire ! :P :P <br /> <br /> <br /> <br /> Pour le reste ... équipe = PME = résultats, ça me semble sensé, (en foi de quoi, je vous fais confiance) <br /> <br /> Un esprit " pas compliqué " doit bien savoir de quoi il parle ! <br /> <br /> <br /> <br /> Le mien a besoin de se perdre dans l'obscurité des chaumières et la profondeur des bois <br /> <br /> Là où on peut encore rêver <br /> <br /> Il y va de ce pas hiberner ... :P :P :P <br /> <br /> amicalement ...
B
Et on n'est pas "heureux" en ne tombant pas: on "fait bien le job".<br /> <br /> D'une part il avait des talents d'équilibriste, d'autre part il s'imposait de rouler en queue de peloton (à l'époque ces derniers étaient moins "tassés" que de nos jours) donc il avait la route pour lui... seulement quand ça chauffait il compensait par la sueur un handicap de 30 secondes à une minute juste pour remonter en tête.
B
Même dans les photos que vous m'avez envoyées... Il est rarissime de voir Anquetil aussi marqué par la souffrance, mais sa position demeure impeccable: "rechercher ce qui permet d'avancer le mieux en fonction de mes moyens du moment". <br /> <br /> Un tueur (et un champion est un tueur plein de hargne: Merckx le Cannibale, succéda à Maîtres Jacques et Hinault, c'était le Blaireau), à la place de Poulidor, en voyant cette tronche, se serait dressé sur les pédales pour porter l'estocade. <br /> <br /> Le coup du Puy de Dôme de 1964 est impardonnable, provoqué par cette faute professionnelle (erreur de braquet faute de reconnaissance, plus cette mentalité de petit garçon complexé... Sans quoi ce n'est pas sous la flamme qu'il aurait accéléré, mais quatre ou cinq kilomètres avant ... soit-dit en passant, il avait encore du souffle en haut; pas Anquetil qui a mis une heure à s’en remettre. Là encore, c'est la différence entre le Champion qui sait tout donner, et l'autre)<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne tente pas de raisonner en terme de sympathie ou pas (je n'ai plus douze ans, on ne m'achète plus avec une casquette... mais notez que cet épisode est très différent de l'image qu'on donne de lui. Ce type, à une demi heure du départ, savait consacrer une minute à un gamin, lui sourire, lui parler, lui donner une casquette). <br /> <br /> <br /> <br /> Je dis ce qui est: au vu de son palmarès d'abord (qui ne fait pas débat) et se sa hargne dans les moments dramatiques, c'était lui le champion et l'autre le "bon coureur" Aucune affectivité là-dedans: une évaluation...<br /> <br /> Ah! S'il était né cinq ans plus tard et Merckx cinq ans plus tôt! Maître Jacques contre le Cannibale! Là ça aurait été dantesque! <br /> <br /> <br /> <br /> Pour moi le coq, c'est le seul animal qui même les deux pieds dans la merde, fait le job en chantant...
M
Que voulez-vous ! <br /> <br /> "Le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas " ... :P <br /> <br /> Il y a toujours, pour le Français, deux mondes parallèles . Et c'est connu, il choisit très souvent celui des perdants ! Je ne fais pas exception ^^<br /> <br /> Question de sympathie, au sens strict ? <br /> <br /> Et chez nous, ça joue souvent, même en sport ou en politique ^^ <br /> <br /> - <br /> <br /> Qui, à par nous, aurait choisi pour emblème un coq, toujours prêt à rentrer dans les plumes d'un gêneur, fut-il plus grand que lui ^^ <br /> <br /> Un petit coq orgueilleux et toujours braillard, si fier de l'oeuf pondu :P <br /> <br /> .<br /> <br /> C'est p'têt ben pour ça qu'on est à la traîne ... Y'aura toujours quelqu'un pour manger l'oeuf ! <br /> <br /> *************<br /> <br /> PS : Ainsi donc, Anquetil ne tombait jamais ? <br /> <br /> Heureux homme ! <br /> <br /> Bah ! Trop parfait pour moi, dans son genre ... Trop régulier ... TROP ! comme disent les enfants _ et pas que les enfants _ maintenant <br /> <br /> (Même si je lui reconnais une supériorité peu commune sur les autres coureurs )
B
(benjamin) Je ne sais pas mais Anquetil avait au contraire la réputation d'être très humble quand il demandait à ses ouvriers agricoles ce qu'il fallait faire, et dans quel ordre il fallait le faire. A Noter que les deux furent d'extraction très modeste.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui a suscité de l'animosité effectivement, ce sont ses deux dernières années de "courses" (1968,1969) où il n'a fait que "faire péter la thune" en ne s'inscrivant qu'à une flopée de critériums et en traitant par dessus la jambe les rares courses où il était obligé de s'inscrire pour garder son statut de coureur professionnel, tout en labourant ses champs.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le fait que Poulidor (qui n'avait pas à "payer" ses équipiers mais à distribuer des primes en cas de victoires) il y a un indicateur pertinent: Anquetil a fait sa carrière avec quasiment toujours les mêmes collègues: Stablinski pour le côté stratégique (alors que le dit Stablinski aurait pu être leader d'une équipe plus modeste), Gimenez pour la montagne, Altig jusqu'à ce que devenu grand champion, il parte ailleurs mais il ne courut jamais "contre" Anquetil qui lança aussi Aimar, Novak pour lui porter les bidons et le remonter dans le peloton<br /> <br /> En face avec Poulidor, c'était la noria chez Mercier. On y démarrait sa carrière ou on la finissait là, mais on n'y restait pas si on trouvait ailleurs. Un leader qui ne sait pas fédérer un équipe, que ce soit par son charisme ou sa générosité, ça pose un problème de leadership.<br /> <br /> Oui, les crevaisons à répétition de Poulidor: il achetait des boyaux de bonne qualité certes, mais classiques quand Anquetil faisait faire les siens et leur imposait deux ans de séchage. En foi de quoi on disait "qu'il avait de la chance parce qu'il ne crevait presque pas". Ce n'est pas de la chance c'est de la conscience professionnelle tout comme un coureur qui se casse tout le temps la figure n'est pas "malchanceux": il tient moins bien sur un vélo qu'un autre (Anquetil ne tombait jamais, lui) <br /> <br /> Et un grimpeur auvergnat qui perd le Tour 64 pour ne pas avoir reconnu le Puy de Dôme à côté, que faut-il en dire? <br /> <br /> <br /> <br /> De toute façon, la comparaison des palmarès suffit à les recaler chacun à leur vraie place. Cinq Tours, deux ou trois Giros (dont un doublé Giro - Tour à une époque où une semaine séparait les deux épreuves), neuf grand prix des nations dont un à 19 ans, un fantastique doublé Dauphiné - Bordeaux-Paris, plusieurs Dauphinés, Paris Nice, des Trophées Barrachi en veux-tu en voilà, Liège Bastogne Liège et quoi en face? Le palmarès d'un bon coureur sans aucun doute, mais en aucune manière transcendant.<br /> <br /> Les deux ayant été assez malins pour se fabriquer une rivalité génératrice de contrats (ces omniums "duel Anquetil-Poulidor") et comme la France a toujours préféré les Gaulois aux Romains et Napoléon à Saint-Hélène qu'à Austerlitz...
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  • Républicain, tendance "gauche jacobine". Préoccupé par les questions socio-économiques, de même que par les questions d'environnement . Amoureux du Brésil et de la Guyane. Photographe, grand lecteur, fondu de vélo.
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