Nostalgie quand tu nous tiens... La Mère Denis.
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Jeanne Marie Le Calvé, dite La Mère Denis, (née le 9 novembre 1893 à Neulliac, Morbihan - décédée le 17 janvier 1989 à Pont-l'Évêque, Calvados), était une lavandière rendue célèbre par les publicités pour les machines à laver Vedette, durant les années 1970.
Sixième enfant d'une famille de paysans, Elle connut une enfance assez rude, marquée par la peur de la faim et le travail difficile. Mariée à dix-sept ans avec Yves Marie Denis, elle quitte la Bretagne pour la Normandie où elle travaille pendant vingt-sept ans comme garde-barrière sur la ligne Carentan-Carteret. Elle eut cinq enfants, dont les deux premiers moururent jeunes, avant de divorcer.
Après son divorece, ayant claqué la porte de son emploi, elle fut lavandière de 1944 à 1963 sur un lavoir de la Gerfleur (Village du Tôt, commune de Barneville-sur-Mer), là où fut tourné plus tard le célèbre film publicitaire. Elle était âgée de 79 ans quand son voisin et ami, Pierre Baton, publicitaire, proposa aux managers de Vedette, dont Bernard Miliotis PDG fondateur de la marque, de sortir la première campagne publicitaire "La Mère Denis".
Dès 1972, "la Mère Denis" vanta les mérites des machines à laver de la marque. Son rire et son accent lui font connaître une notoriété nationale et même au-delà des frontières, y compris au Japon. Les phrases "C'est ben vrai ça !", "Ça c'est vrai ça !!" sont restées célèbres. Cette campagne qui eut un impact considérable sortit à contre courant d'une époque portée sur les Pin-UP, grâce au courage et à la vision des managers de Vedette.
En 1976 est édité un livre sur sa vie. Bernard Pivot l'invita à la célèbre émission littéraire du moment, Apostrophes et Paris Match la désigne comme personnalité la plus marquante de l‘année.
En 1982, "la Mère Denis" est connue par plus de 80 % des Français et la marque Vedette est en deuxième position sur le marché. Le sociologue Matt Le Bihan a livré ses impressions sur ce phénomène dans un ouvrage qui a fait date en 1983: De l'utilisation de la classe ouvrière dans la publicité (préface de Jacques Séguéla). Le Bihan dénonçait les abus des multinationales, et de ce fait la marque Vedette s’engagea à verser une rente viagère à la Mère Denis, qui la mit à l’abri des soucis matériels : elle termina ses jours dans une bonne maison de retraite proche de Pont-l'Évêque (Calvados).
Mère Denis s'éteignit le 17 janvier 1989 à 12 h 45, au 9 de la rue de Brossard à Pont-l'Évêque, à l'âge de 95 ans. L'événement fit la une des journaux télévisés.
Elle reste un personnage emblématique de la publicité française de la fin du XXe siècle avec sa bonne humeur, son accent du terroir, et son sympathique sourire. Charlie-Hebdo qui en avait fait une de ses têtes de turc (mais toujours avec affection: Cabu la croqua délicieusement d'innombrables fois) lui rendit un hommage en couverture. La Mère Denis repose au cimetière de Saint-Hymer dans le Calvados.
Le site meredenis.com (lien)
benjamin borghésio