Catastrophe ferroviaire à Bretigny.
Opportunité de signaler que nous sommes tellement habitués à la sécurité optimale offerte par la SNCF* que l'annonce d'un bilan provisoire de sept morts nous a abasourdis.
* Ca ne durera pas: de circulaire en directives, toutes dans le but de se conformer à la loi du sacro saint marché, la recherche du profit mènera inévitablement à faire des impasses sur la sécurité.
Accident de train à Brétigny-sur-Orge : les... par lemondefr
L'accident à Bretigny sur Orge (lien)
Nous commencerons par les banalités d'usage, qui n'en sont pas moins sincères: condoléances et témoignages de sympathie adressés aux victimes et à leur famille, expression de respect et soutien à tous ceux qui apportent les secours.
Cela dit, on ne peut que ressentir de l'agacement devant une preuve de plus de l'hystérisation de la vie politique (que le précédent quinquennat a exacerbée au plus haut point).
En effet... Hollande se rend sur les lieux de l'accident (lien) On conviendra, pour demeurer objectif, que s'il ne le faisait pas, des voix partisanes et imbéciles s'élèveraient pour critiquer son indifférence face aux souffrances de la population...
Mais en se déplaçant, il ne fait que perturber le travail des autorités dont la mission est de coordonner les secours. Un plan de secours est engagé, qui suit toute un ensemble d'instructions et de recommandations prédéfinies, et la gestion de crise est coordonnée par le Préfet ou son représentant direct avec un entourage technicien qui, n'en doutons pas, sont très occupés en ce moment. Or quand le Chef de l'Etat se déplace, non seulement il faut mettre en oeuvre une logistique conséquente pour assurer sa protection, non seulement il est "dans les pattes" de personnes qui doivent bénéficier d'une liberté d'action et surtout ne pas être déconcentrées, mais tout le temps que le Préfet passera à ses côtés pour "l'informer" ne sera pas consacré à faire son travail au moment même où c'est le plus nécessaire (cela nous rappelle l'omniprésence de Guéant auprès du RAID lors de la tentative d'interpellation de Merah qui fut un fisaco sur toute la ligne, sans doute justement parce que les policiers n'avaient pas la sérénité requise)
Un simple communiqué du genre: "le Président de la République se tient informé, minute par minute, du déroulement des opérations en cours et dès que la situation le permettra il se rendra au chevet des victimes" ne suffirait-il pas dans un pays gouverné normalement quitte, dans quelques jours, à réunir pour les remercier et les féliciter les divers intervenants lors de ce sauvetage?
La politique spectacle a décidément de beaux jours devant elle. Mais le "courage" ne consistait pas à aller à Bretigny perturber les secours. Il aurait au contraire résidé dans une prise de distance, un effacement des autorités non préparées directement à la gestion de crise.
benjamin borghésio