Le cynisme allemand : les propos de Merkel sur le chômage de la jeunesse.

Mme Merkel affirme sa conviction qu' "il ne saurait y avoir de génération perdue" en Europe et estime que "la grande conférence de Berlin est le moyen de commencer à partager avec précision nos expériences concrètes sur les mesures qui fonctionnent". Alors que l'Union européenne vient de débloquer six milliards d'euros pour les régions où le chômage des jeunes actifs est le plus élevé, la chancelière estime que "l'argent ne suffira pas à résoudre le problème, il faudra aussi procéder à des réformes intelligentes". Elle plaide notamment pour "plus de mobilité en Europe", le développement de la formation en alternance et une harmonisation des régimes administratifs nationaux. (lemonde.fr)

 Décryptons. Tout d'abord... Six milliards en faveur de l'emploi des jeunes dans toute l'UE... cela représente quelques dizaines d'euros par personne concernée.  Un compte gouttes pour remplir un super tanker et oser présenter ce déblocage de fonds comme une mesure substantielle, c'est faire preuve d'un cynisme révoltant.

Pour le reste, traduisons les propos de la Chancelière. Les mesures qui fonctionnent, c'est la politique de l'austérité dogmatique et de l'euro fort qui ne profite qu'à l'Allemagne, en ruinant le reste de l'Europe. Les réformes intelligentes, ce sont celles qu'elle prescrira et que les autres dirigeants, Hollande le premier qui en ce domaine ne s'est en rien démarqué de Sarkozy, s'empresseront d'avaliser, le petit doigt sur la couture du pantalon.

Enfin... plus de mobilité en Europe. Bon sang mais c'est bien sûr! La natalité allemande étant ce qu'elle est, catastrophique, il suffira d'organiser la transhumance de centaines de milliers de jeunes que leur pays se sera saigné à former, pour qu'ils émigrent en Allemagne en qualité de travailleurs sous payés (pas folle la guêpe: Merkel a toujours refusé l'instauration d'un salaire minimum chez elle, et si elle en viendra à le concéder, il demeurera à un niveau ridicule qui permettra à l'industrie allemande de maintenir une compétitivité internationale à peu de frais).

Ainsi, peu à peu, nos "amis" allemands  organiseront une nation de cadres teutons formant l'élite de l'élite, à côté de millions de rentiers cohabitant avec une plèbe venue de toute l'Europe dont les pays formeront leur jeunesse avant de l'expédier dans la douce Allemagne. Un STO soft, quoi... Les six milliards annoncés paieront l'aller simple et le premier mois de loyer dans un foyer-logement étriqué: ce sera largement suffisant. Notons que l'Allemagne demeurant très attachée à son droit du sang, les immigrés de la seconde ou troisième génération resteront ce qu'elle veut qu'ils soient: des sous-citoyens.

Aux mesures "suggérées" par Merkel, nous ajouterons pour faire bonne mesure l'apprentissage obligatoire de la langue allemande dans toute l'Europe dès la plus tendre enfance - la langue maternelle pouvant à la rigueur demeurer dans les programmes, sous forme d'option.

Quant à l'enseignement en alternance (au demeurant pas forcément une mauvaise chose), nous le concevrons en symbiose exclusive avec les besoins des firmes allemandes. Et pourquoi se fatiguer à harmoniser les régimes administratifs nationaux? Il suffira d'adopter ceux de l'Allemagne, cela ira nettement plus vite. Entre temps les Allemands auront racheté à vil prix l'essentiel de l'Europe du sud, pour permettre à leur troisième âge de vieillir au soleil avec une flopée de gens aux petits soins pour eux. Leur Ministre des finances n'a-t-il pas persiflé en incitant les Grecs à vendre leurs îles? 

benjamin borghésio

Comments

[Mascaret]

Cette statégie qui ne s'occupe que d'argent, et oublie ( ou dénie) la valeur de l'homme, n'augure rien de bon

Elle me fait peur, car en effet, elle pousse à bout des milliers ou des millions de gens qui n'ont plus rien à perdre, et qui, hélas, seront encore perdants

-

à la tête de nos Etats personne n'a pris conscience de ce désespoir, ou pire, s'en désintéresse !

à croire que cette misère ( programmée ?) est un des piliers de notre économie ...

[MARIE]

Ils n'ont pas réussi à conquérir l'Europe par les armes, nous leur avons servi sur un plateau les moyens de la conquérir par le fric !