Le décès d'un socialiste, un vrai même si "modéré"
L'ancien premier ministre français Pierre Mauroy est décédé à l'âge de 84 ans, des suites d'un cancer du poumon.
Congrès d'Epinay, 1971
Cinquième semaine de congés payés, 39 heures payées 40, amélioration des droits syndicaux, abolition de la peine de mort, décentralisation (à mon avis, pas ce qu'il a fait de mieux, mais c'était dans l'air du temps), augmentations substantielles du SMIC et des allocations familiales, j'en passe et des meilleures. Certes, le "tournant" de 1983 a freiné l'élan initial, mais ce qui a été pris fut conservé jusqu'à la dérive européiste.
"C'est tout un pilier du socialisme démocratique qui s'en va", (L. Fabius)
P. Mauroy était hospitalisé depuis le 1er juin. Il était sous traitement depuis son opération d'une tumeur cancéreuse au poumon en avril 2012.
Il fut Maire de Lille pendant vingt-huit ans, et le premier chef de gouvernement socialiste de la Ve République, de 1981 à 1984. Il a occupé jusqu'en 2008 de hautes fonctions dans le Nord (maire de Lille, Député, etc.)
Il a été le premier Français élu à la tête de l'Internationale socialiste, qu'il a présidée de 1992 à 1999, avant d'en devenir le président d'honneur.
EXTRACTION MODESTE
Né le 5 juillet 1928 à Cartignies (Nord), Pierre Mauroy était fils d'instituteur, aîné d'une famille de sept enfants.
Son adhésion aux jeunesses socialistes date de 1944. Il en sera secrétaire national de 1955 à 1959.
Il fut professeur dans un lycée technique de la banlieue parisienne et fonda et fonde la Fédération nationale des foyers Léo Lagrange, avant de prendre la tête de la fédération Nord de la SFIO. C'est grace à son appui que François Mitterrand put reconstruire un Parti socialiste cohérent et (à l'époque) ancré à gauche lors du congrès d'Epinay en 1971.
Pierre Mauroy est l'auteur de plusieurs ouvrages. On citera: A gauche (1985), Léo Lagrange (1997). Il a écrit ses mémoires en 2003 : Vous mettre du bleu au ciel. Et plus récemment, Ce jour-là (2012), souvenirs de rencontres ayant compté dans sa vie.
De Mauroy les générations à venir se demanderont sûrement, dans quelques décennies, en voyant les images, si c'était une montagne à escalader par la face nord, un monument en béton armé érigé à la gloire du socialisme ou un menhir survivant d'un passé depuis longtemps révolu". Parce qu'il n'y a pas de doute que Mauroy restera dans l'histoire. (Franz-Olivier Giesbert, pourtant un adversaire politique)
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